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Entrevues

Entrevue de Pierre Marmiesse, auteur du livre «Les vies de Steve»

Bonjour à tous. Aujourd’hui je vous propose à tous une entrevue un peu spéciale…
A la fois par le sujet traité (un livre sur la possible réincarnation de Steve Jobs en chien) et la personne qui l’a écrit qui n’est pas très porté sur la technologie (pourtant thème central du présent blog !). Mais le livre m’a tellement plu que j’ai décidé de tenter ma chance et Pierre Marmiesse a eu la gentillesse de répondre a mes questions (avant un voyage lointain qu’il avait prévu). Je vous laisse avec ses réponses :

  • Pouvez-vous vous présenter un peu a nos lecteurs Pierre ?

photo.pmLa question de l’auteur m’amuse toujours.

D’un côté, la biographie de son auteur, quelle qu’elle soit, ne rendra jamais un livre meilleur ou pire. De l’autre, comme lecteur, je suis le premier à vouloir savoir « quelque chose » de l’auteur et, ensuite, je lis le livre, à tort, à travers le prisme de ces informations. Disons juste que, par formation, je viens du monde de la gestion (HEC Paris), que j’ai longtemps travaillé dans le secteur audiovisuel, sur son versant « affaires », puis sa face créative, qui m’a amené à l’écriture.

Peut-être plus pertinent par rapport au livre, j’ai toujours aimé voyager et vivre à l’étranger, d’où la  saveur de « road movie » -ou « roadbook »- de l’histoire. J’ai aussi un rapport « problématique » avec la technique en général, et les nouvelles technologies en particulier. Le numérique me paraît moins un sommet de rationalité qu’un univers un peu magique, empreint de paranormal et de superstitions, où cohabitent modernité et  primitivisme. Débrancher, puis rebrancher une prise quand une connexion Internet ne fonctionne plus ne me paraît pas foncièrement différent de faire brûler un cierge dans l’espoir qu’un dieu capricieux exauce nos voeux.

 

  • Question qu’on a déjà du vous poser : pourquoi cette idée de livre ? (certains penseront «encore une bio sur Steve Jobs» ou «il a choisi ce thème parce que cela fait vendre»)

Les idées viennent ou ne viennent pas, on ne les contrôle pas.
Dans le cas des « Vies de Steve », je crois toutefois que le sujet du livre découle justement de mon regard un peu irrationnel sur les nouvelles technologies. Alors que le numérique semble parfois doté de pouvoirs surnaturels (cas des recherches Google, même si, à en faire des dizaines par jour, nous perdons cette sensation), qui l’enracinent en partie dans le domaine du religieux et du sacré, il est possible à l’inverse de trouver du rationnel dans des phénomènes que notre culture juge a priori insensés.
Steve Jobs était bouddhiste, il est naturel pour un bouddhiste de se poser la question de sa réincarnation. C’est ce va-et-vient entre le cartésianisme occidental et le mode de penser bouddhiste -« incarnés » l’un et l’autre par Steve Jobs qui faisait le pont et le grand écart entre eux- qui m’amusait : dépasser les apparences, même les prendre à contrepied ; changer de repère, se placer dans celui du bouddhisme et voir comment, alors, ses croyances nous paraissent répondre à une logique.

 

  • A certains moments du livre on a l’impression que vous réglez vos comptes avec Steve Jobs (pas méchamment) : je me trompe ?

Ce serait très prétentieux de ma part de prétendre régler des comptes avec Steve Jobs : Bill Gates pourrait le faire, pas moi ; je ne suis rien par rapport à Steve Jobs, je n’aurais aucune légitimité.
En revanche, s’il ne faut pas tirer sur une ambulance, c’est la moindre des choses de tirer sur une Ferrari ou une Rolls Royce en or massif. C’est la rançon de la gloire.
Steve Jobs est une icône de notre temps ; lors de sa mort, il a été quasi-divinisé, les hommages à son génie auraient fait rougir un dictateur nord-coréen. Il est donc de bonne guerre, et même selon moi propice à la santé mentale de la planète, de l’égratigner un peu : il ne risque rien.
De plus, la cible n’est à aucun moment le vrai Steve Jobs -je n’ai pas lu sa biographie, elle ne m’intéresse pas-, mais sa légende, son mythe, qui nous éclairent sur notre temps. Le roman me paraît assez clairement ancré dans le champ de la fiction -même s’il n’est pas interdit de croire, au moins le temps de la lecture, à ce qu’il raconte ou il n’aurait aucun intérêt- pour ne pas être confondu avec une enquête journalistique, comme certains en écrivent -ou se font payer pour ne pas en écrire- par exemple sur le roi du Maroc…

La versión francesa de su libro
La versión francesa de su libro
  • Apple est une société «secrète» et qui surveille tout et dans le livre vous citer clairement son nom ainsi que d’autres personnes existantes (comme Tim Cook) : vous n’avez pas eu de problème avec eux suite a la publication de votre livre ? savez-vous si l’ont lu ?

Je n’ai eu aucun problème avec Apple et je suis le premier à le regretter. Une fatwah d’Apple contre moi aurait assuré une publicité mondiale au livre. La société est assez intelligente pour ne pas promouvoir un ouvrage qui s’amuse, gentiment, de certains de ses travers, mais est en même temps consciente que tout ce qui parle d’elle, même avec ironie, est de facto un tribut à sa place dans la culture populaire mondiale.
Vu le salaire horaire de Steve Cook, qu’il emploie même deux minutes à lire « Les vies de Steve » aurait relevé de la gabégie. Les langues traditionnelles ont de plus l’inconvénient d’être moins universelles que les suites de 0 et 1 et le livre n’existe pour l’instant qu’en français.
Le successeur de Steve Jobs le lit-il ? Je l’ignore.

La version numérique du livre est en tout cas disponible sur l’iBookStore d’Apple, qui semble l’endroit naturel où l’acheter et démontre qu’à la fin, c’est toujours Apple qui gagne : même un livre un peu irrévérencieux à son sujet contribue, certes modestement, à ses profits.

 

  •  J’ai «dévoré» votre livre et en arrivant a la fin, on se prend a penser «déjà ?» : y aura-t-il une suite ?

Je serais très surpris qu’il y ait une suite, même s’il ne faut pas insulter l’avenir. En tout cas, je n’ai jamais envisagé cette possibilité lors de l’écriture du livre. Je tenais à un format relativement court, bien adapté, je crois, à la dimension de conte ou fable de l’histoire.
Il est préférable de faire trop court que trop long et de s’arrêter avant de lasser. Si le lecteur reste un peu sur sa faim, j’y vois un compliment : à son imagination de prendre le relais.

 

  • L’accueil du livre a été bon (content avec les ventes ?) ? Avez-vous reçu des menaces de fans d’Apple (plutôt revendicatifs en général).

Le livre fonctionne un peu comme ce que les Américains appellent un « sleeper » dans le domaine cinématographique : un film qui, à sa sortie, semble un peu « endormi », mais se réveille progressivement et creuse son trou par le bouche à oreille.
L’idée de départ, en général, intrigue. De là à franchir le pas et l’acheter, il faut parfois du temps. Je connais le processus comme lecteur. Je ne suis pas un acheteur impulsif. Un livre dont le sujet sort de l’ordinaire m’attire et m’inquiète à la fois : j’ai peur, la surprise des premières pages passées, de m’ennuyer.
La critique d’Éric Naulleau, des entretiens comme celui-ci sont importants pour convaincre les lecteurs potentiels. Je serais toutefois surpris que le livre se vende à plus d’exemplaires que l’iPhone. D’autant qu’il n’est encore disponible que sur le marché francophone : puissent vos lecteurs exiger dans une pétition une version espagnole…
Je serais d’autant plus heureux que le livre sorte en espagnol que je passe depuis trois ans la moitié de mon temps à Valencia à jouir d’un climat et d’un savoir vivre exceptionnels.

Quant aux ultras d’Apple, ils sont pour l’heure plus discrets et mieux élevés que des radicaux islamistes. J’ai juste eu droit à quelques commentaires proposant de mettre le livre au pilon, sans pour autant clouer l’auteur au pilori ; j’y ai vu une sympathique modération.

vsd.en.fin
Un bon article dans VSD : pas mal !

Ici se termine cette intéressante et peu banale entrevue.

Sans oublier un lien vers la page des Editions de Londres où il est possible de télécharger un extrait -et d’acheter le livre:

http://www.editionsdelondres.com/Les-vies-de-Steve

A bientôt !

Louis-Philippe (A.K.A. Lou)

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Muchas Gracias.

Por Lou

Fundador y Editor en Jefe de este blog / Founder & Editor in Chief of this techblog / Fondateur et Editeur en chef de ce blog.

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